Nantes, le 7 décembre 2020

Mon bébé,

Papa m’a confié ce matin que son cœur s’est serré lorsque nous regardions ton frère et ta sœur jouer ensemble hier.

Je ne voulais pas me l’avouer mais le jour de la première rentrée scolaire de ton frère fut très dur à vivre. Plus que le fait de le voir grandir, c’était surtout ton absence qui une fois encore m’avait heurtée avec violence.

Il y a quelques jours, alors que je donnais le biberon à ta sœur la nuit, en contemplant son visage les yeux fermés, sa ressemblance avec toi m’a sauté aux yeux. Les larmes se sont mises à couler mais cette fois-ci je n’ai pas cherché à les retenir. J’ai expliqué à ta sœur ce que je ressentais et elle s’est blottie contre moi.

Avec papa nous nous sommes engagés sur cette voie de l’acceptation pour te redonner toute ta place au sein de notre famille.

Cela passe par le fait d’accepter que tout au long de nos vies nous aurons des moments où la douleur nous submergera. Nous ne cherchons plus à la combattre. Bien au contraire, main dans la main nous nous laissons porter par la vague de nos émotions.

Etonnamment pour nous, y céder ne nous fait pas couler.

Démolir la forteresse que nous avions érigée autour de nos cœurs nous apporte plus de sérénité. Cela nous permet cette rencontre cruciale avec toi, avec nous-mêmes.

Une rencontre dans la vérité.